Les faits

Le dimanche 29 septembre une adhérente nous a signalé une très grave atteinte à l'aqueduc, au niveau du chantier d'aménagement du lotissement en cours près du Roularel à Montferrier. La conduite de l’aqueduc, qui passe à cet endroit au niveau du sol naturel, s’est effondrée sur une dizaine de mètres suite au creusement d’une tranchée perpendiculaire à l’ouvrage, destinée à faire passer des réseaux d’assainissement sous la conduite. Les pierres et les dalles d’origine ont été empilées en désordre à proximité de la tranchée.
Le mardi 1er octobre, nous avons rencontré les élus de la commission d'urbanisme de Montferrier et leur avons fait part de cette grave atteinte, photos à l'appui. Nous avons demandé fermement aux élus – et à Monsieur le Maire - de prendre immédiatement contact avec le promoteur, et d'exiger la remise en l'état de l’ouvrage le plus vite possible, en réutilisant les pierres et dalles d’origine – qui ne devront donc pas être évacuées avec les autres gravats. La réaction de tous les élus présents est unanime : cette atteinte, très grave, est inadmissible et doit être immédiatement réparée.
 Plusieurs élus présents ont immédiatement contacté par téléphone des responsables du chantier, ainsi que le promoteur (M. Guiponi en personne). Suite à ces appels, passés en notre présence, les élus nous ont confirmé l’engagement du promoteur : les travaux de restauration vont être entrepris dès le lendemain afin de remettre l’ouvrage en état pour la fin de la semaine (avant le vendredi 4 octobre). Monsieur le Maire et les élus présents se sont eux aussi engagés à veiller à leur bonne exécution. Dans les jours qui ont suivi, cette affaire a connu un retentissement médiatique (Midi Libre, FR3 régional, etc.) et un très grand écho sur les réseaux sociaux. Les services de la ville de Montpellier (propriétaire de l’ouvrage) et la DRAC ont été alertés, notamment par les animateurs du groupe "Montpellier, patrimoine, histoires et souvenirs".
Plusieurs rencontres impliquant l’architecte du patrimoine de la Métropole (Madame Isabelle Hirschy), des élus de Montferrier, de Montpellier, et le promoteur, ont eu lieu, dont une sur le chantier, le mardi 8 octobre. Nous avons aussi réaffirmé à plusieurs reprises, dans les réseaux sociaux, le rôle joué par notre association, qui était souvent «occulté » par les media.

Les réparations

Et maintenant?

Dès le vendredi 4 octobre, la continuité de l'aqueduc avait été rétablie, mais les maçonneries de la seconde moitié du 18ème siècle ont été remplacées, sur le tronçon écroulé (6 mètres environ) par des maçonneries de béton, qui ne restituent absolument pas l'aspect originel de l'ouvrage! Cependant, comme l'a écrit le 7 octobre Monsieur Fabrice Bertrand (l'un des animateurs du groupe facebook précédemment mentionné) :
"J'ai le plaisir de vous signaler que les différents services ont été informés de cette affaire, Direction Régionale des Affaires Culturelles, Monuments Historiques, Service Régional de
 l'Archéologie, Ville de Montpellier, Fondation du Patrimoine. Je peux vous dire que tous ont bien compris l'intérêt de cette affaire, et s'en sont saisis de façon très efficace dès ce matin. Les services de la ville de Montpellier étudient le cadre juridique de ce dossier, recherchent les responsabilités et ont promis de faire tout ce qu'ils pouvaient pour obtenir la restitution à l'identique des structures d'origine. Ils nous tiennent au courant de leurs avancées. Ils s'y sont engagés et on peut saluer déjà le positionnement de la municipalité, propriétaire de l'aqueduc, qui a été très clair."
Il s'agit maintenant de "battre le fer pendant qu'il est chaud". Un dossier de demande de protection (inscription ou classement) de l'intégralité de l'ouvrage, depuis les sources jusqu'au Peyrou, a été monté il y a plusieurs années grâce au formidable travail du regretté Jean-Pierre Fredouille et de François Gaubert (auteurs de la remarquable monographie "Défense et illustration de l'aqueduc Saint-Clément"). Ce dossier a été déposé dans les services de la ville de Montpellier en 2015 (!), mais depuis, la ville n'a pas transmis la demande à la DRAC. Nous allons donc demander très rapidement, avec le concours d'autres associations et un fort appui citoyen, que la demande soit transmise. Pour cela, les trois communes concernées (Montpellier, Montferrier et Saint-Clément-de-Rivière) devront donner leur accord. .
 Nous y veillerons, et ne manquerons pas de faire connaître leur réponse ! Il faudra aussi profiter des bonnes dispositions de la ville de Montpellier pour qu'elle intervienne enfin fermement auprès des riverains qui se sont induement accaparés des portions de l'emprise publique (6 métres de large en tout) afin de récupérer ce qui lui appartient et permettre au public de cheminer sans interruption le long de ce chemin.